La perruche à collier

Avec son plumage vert vif et son cri strident, on ne peut plus passer à côté de la Perruche à collier (Psittacula krameri) sans la remarquer. Aujourd’hui et d’après les dernières estimations, elles seraient au nombre de 8000 rien qu’en Ile de France, des estimations qui tendent à croître. Cette page a pour vocation d’informer les citoyens de l’évolution de l’espèce et de la réglementation en vigueur.

Cette perruche est vendue comme animal de compagnie dans le monde entier. En 1974, elle fait son apparition dans le ciel francilien. Bien que discrète au début et cantonnée aux alentours des aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle et de Paris-Orly, l’espèce s’est rapidement étendue sur toute la région. En effet, avec des hivers doux, des ressources alimentaires abondantes et sans prédateur, l’Europe de l’ouest est son nouveau territoire de conquête. 

La fiche d'identité de la perruche à collier

Nom vernaculaire : Perruche à collier

Nom scientifique : Psittacula krameri

Famille : Psittaculidae

Origines géographiques : forêts, savanes arborées et zones cultivées d’Afrique subsaharienne et d’Asie

Longueur : 40-50 cm

Poids : 110-140 g

Apparence : plumage vert clair et bec rouge, collier rose et noir chez les mâles matures

Cri : puissant et strident

Habitat : zones boisées à proximités des zones urbaines et agricoles

Alimentation : granivore et frugivore

Comportement : grégaire et sédentaire

Reproduction : dès la fin de l’hiver, dans des cavités (arbres, bâtiments, roches) ; 2 à 6 œufs ; 21 jours d’incubation ; nourrissage au nid durant 40 jours

Où peut-on en voir ?

Dans le monde

Naturellement présente dans de nombreuses régions d’Afrique et d’Asie, la Perruche à collier et sa bonne capacité d’adaptation, ont conquis de nombreuses autres régions du monde. Aujourd’hui, elle est très bien installée en Europe de l’Ouest, aux Antilles et dans quelques états des Etats-Unis.

En France 
La Perruche à collier est d’abord apparue en région Ile-de-France, près des aéroports d’Orly et de Roissy, où elles se seraient échappées de conteneurs prévus à leur commercialisation. Peu nombreuses au début (1000 en 2008, la population francilienne était de 5000 en 2015 et est aujourd’hui estimée à 8000 individus). Elle est aujourd’hui présente dans de nombreuses grandes villes comme Lille, Nancy, Marseille, Nice, Montpellier, Toulouse…

NB : l’espèce est également présente en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion. L’espèce a été présente à Mayotte, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Les autres Psittacidés de France

Les Perruches à collier ne sont pas les seules Psittacidés à fréquenter notre ciel. En effet, des observations fortuites mentionnent d’autres espèces, échappées de particuliers ou arrivant de pays frontaliers. En voici quelques exemples :

  • La Conure veuve (Myiopstitta monacha) :

Cet oiseau est bien installé dans certaines grandes villes d’Espagne et a franchi la frontière avec la France. Cette espèce est reconnaissable à son plumage vert et sa tête et poitrine gris cendré.

http://especes-exotiques-envahissantes.fr/espece/myiopsitta-monachus/

https://www.oiseaux.net/oiseaux/perriche.veuve.html

  • Perruche alexandre (Psittacula eupatria) :

Cette perruche est très semblable à la Perruche à collier et diffère de cette dernière par sa taille plus imposante et la tâche rouge sur chaque aile

https://www.oiseaux.net/oiseaux/perruche.alexandre.html

  • Youyou du Sénégal ou perroquet youyou (Poicephalus senegalus) :

Ce petit perroquet à la tête noire est vert dessus, jaune dessous

https://www.oiseaux.net/oiseaux/perroquet.youyou.html

  • Tous les perroquets et perruches vendus en animalerie sont également susceptible de s’échapper et de se retrouver dans la nature

Quels sont les effets et les enjeux face à cette espèce ?

Une espèce controversée

Les débats sont nombreux autour de cette espèce. Quand certains y voient une nouveauté pleine de couleurs, un être social et charismatique, d’autres y voient une intruse néfaste. D’abord populaire aux yeux des franciliens, son fort développement et les nuisances induites par sa présence engendrent certains désagréments.

Le fait qu’elle niche précocement semblait être délétère pour les Sitelles torchepot et les Etourneaux sansonnet, espèces qui occupent le même type de cavités que la perruche, mais aucune étude ne permet à ce jour de mettre en évidence un réel impact des Perruches à collier sur les populations d’autres espèces d’oiseaux.

Le bruit engendré par les grands rassemblements de perruches en fin de journée, ce qu’on appelle des dortoirs, est également une des raisons pour laquelle sa popularité décroit.

La gestion 

Le Département n’a pas autorité à réguler la population de Perruche à collier. C’est pourquoi, notre principale action est de rester très vigilant quant au suivi de la population de Perruches à collier et de la réglementation en vigueur. Nous continuons à observer leur évolution dans les parcs et les dommages qu’elles peuvent occasionner. Dans les parcs, les agents veillent à ce que les usagers ne les nourrissent pas.

Outre-mer, des actions d’éradication de l’espèce ont été entreprises à Mayotte et aux Seychelles, actions couronnées de succès. Son éradication est également soumise à discussion à La Réunion. Ces territoires insulaires ont des écosystèmes fragiles et bien particuliers. Ce type d’action n’est donc pas envisagé en France métropolitaine

Que dit la loi ?

Le patrimoine naturel est le bien commun de tous et sa préservation concerne chacun d’entre nous.

Relâcher dans la nature des espèces ayant un potentiel connu d’invasion, peut causer à plus ou moins long terme de graves perturbations de l’environnement : impacts sur la flore et la faune sauvages ou domestiques par exemple.

 

  • La loi dispose qu’il est interdit de relâcher des individus de Perruche à collier dans le milieu naturel 
  • Le nourrissage intensif et quotidien engendre un taux de survie très élevé chez la Perruche à collier et cette dernière s’accapare souvent les mangeoires au détriment des petits passereaux. Le nourrissage des oiseaux est par conséquent interdit dans les parcs et jardins départementaux. Et dans les espaces privés, il est recommandé de limiter le nourrissage des oiseaux à la période hivernale et d’éviter l’accès des mangeoires aux perruches. 

En savoir plus  :